Changer les règles, faire tomber les tabous ! – postulat déposé par Esther Jörg et consorts

Changer les règles, faire tomber les tabous ! – postulat déposé par Esther Jörg et consorts

OBJET : La précarité menstruelle est une thématique rarement abordée et même parfois taboue. Pourtant, elle touche au quotidien de nombreuses personnes. Le présent postulat propose que Bussigny se dote d’un plan de lutte contre la précarité menstruelle.

En 2023, les produits d’hygiène menstruelle ont finalement été reconnus comme des produits de première nécessité, bénéficiant dès lors du taux de TVA réduit à 2,6 % (contre 8,1 % pour le taux normal). Si cette incohérence a pu être levée, les produits d’hygiène menstruelle demeurent une charge économique pouvant être non négligeable pour les personnes en ayant la nécessité.

Il n’existe pas de données chiffrées en Suisse sur la précarité menstruelle. Cependant, lors d’une enquête menée par la RTS en février 2020, le coût des règles dans la vie d’une personne menstruée a été estimé à environ CHF 4’500.–1.Ce coût est important et s’ajoute à d’autres formes de discriminations économiques qui touchent spécifiquement les femmes (inégalités salariales, « taxe rose », etc.).

Les enjeux liés à la précarité menstruelle existent aussi en Suisse et touchent plus particulièrement certains publics, comme les jeunes, les personnes exposées à la précarité et/ou sans domicile fixe, migrantes ou encore LGBTQIA+, tous ces publics cumulant souvent plusieurs facteurs de discrimination. Les raisons de cette précarité menstruelle sont évidemment économiques, mais pas uniquement. L’accès à l’information et le contexte sociétal – le « tabou des règles » – jouent également un rôle.

À l’heure actuelle, dans les établissements scolaires de la Commune, des protections hygiéniques sont déjà mises à disposition des élèves. Ce dispositif avait été mis en place à la demande des élèves et semble, à ce jour, fonctionner correctement sans abus.

DEMANDE : Prenant connaissance des éléments ci-dessus, les signataires invite la Municipalité d’étudier les possibilités :

a. d’élaborer un projet de distributeurs de produits d’hygiène menstruelle, installés dans les lieux municipaux ou soutenus par la Commune (par ex. CRAB, bibliothèque, etc.), qui cible prioritairement les publics les plus à risque de précarité menstruelle, notamment les jeunes et/ou les personnes les plus vulnérables ; NB : le projet mis en place dans les structures scolaires de la Commune pourrait être repris et ajusté dans le contexte des autres bâtiments communaux et des publics ciblés.

b. d’actions de sensibilisation sur les tabous qui entourent encore très souvent les menstruations.

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1  « Le coût des menstruations et comment réduire la facture », On en parle, RTS, 18 février 2020, Podcast